Au Royaume-Uni, la crise des pénuries de médicaments s’aggrave, révèle une étude récente du Nuffield Trust. Selon les données, les signalements de manques imminents ont grimpé en flèche, doublant en trois ans. En 2020, 648 alertes étaient enregistrées contre 1634 en 2022, exposant une problématique qui touche désormais de plein fouet pharmacies, médecins, et patients.
Mark Dayan, analyste au Nuffield Trust, qualifie la situation d’alarmante. Il note une augmentation des cas où les patients apprennent que leur médicament prescrit est indisponible, et cela pourrait ne pas changer de sitôt. Ce phénomène n’est pas isolé au Royaume-Uni; d’autres nations européennes font face à des défis similaires, exacerbés par les répercussions de la pandémie de Covid-19 et les pressions inflationnistes.
Le Brexit a joué un rôle critique dans l’intensification de cette crise. En sortant de l’Union européenne, le Royaume-Uni a perdu un accès précieux à des coopérations essentielles qui auparavant facilitaient la gestion des pénuries et la restructuration des chaînes d’approvisionnement. Les médicaments ne circulent plus aussi librement entre le Royaume-Uni et l’UE, et l’approbation de nouveaux médicaments prend plus de temps qu’avant.
Face à ces défis, le gouvernement britannique s’est souvent vu contraint d’acheter des médicaments plus coûteux, augmentant ainsi les dépenses. Entre septembre 2022 et septembre 2023, les coûts supplémentaires étaient estimés à environ 220 millions de livres par mois. Ces dépenses accrues soulignent l’urgence d’une révision du système d’approvisionnement.
Des experts en santé publique pressent le gouvernement d’améliorer la communication avec les professionnels de santé et de revoir les stratégies de gestion des pénuries. Le ministère de la Santé a répondu en assurant que la majorité des médicaments sont disponibles sans problème majeur et que les rares interruptions d’approvisionnement sont généralement résolues rapidement, minimisant les impacts sur les patients.