DÉCRYPTAGE – L’évolution politique d’une partie de l’électorat catholique va à l’encontre du discours des évêques de France.
À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, c’est un président sortant qui a été réélu cette semaine… Entendez l’actuel président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, 60 ans, dont le mandat a été renouvelé pour trois ans mercredi à Lourdes lors de l’assemblée de printemps. Quant à l’élection présidentielle, ce prélat l’a largement commentée dans son discours de clôture, vendredi.
Jusque-là, la veille d’un vote présidentiel national, l’épiscopat se contentait d’appeler à ne pas s’abstenir, laissant chacun à son choix.
«Ni utile ni pertinent»
Cette fois, c’est à un «ni-ni» disqualifiant les différents programmes que Mgr de Moulins-Beaufort s’est livré. Très loin, en tout cas, du débat passionné qui a animé, dans les paroisses et les mouvements, les fidèles catholiques de tous bords pendant cette campagne. Un sondage Ifop publié le 24 mars par La Vie indique à ce titre que 35 % des catholiques pratiquants sont aujourd’hui prêts à voter pour Marine Le Pen, Éric Zemmour…