C’est une réforme explosive qui fait descendre des milliers de manifestants dans la rue. En dépit de l’opposition populaire, le gouvernement a annoncé hier le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, contre 62 ans actuellement. Cette décision phare du projet de réforme des retraites, visant à assurer la pérennité financière du système par répartition, a mis le feu aux poudres. Des cortèges monstres ont défilé dans plusieurs villes de France pour dénoncer « un recul inacceptable des droits des travailleurs ».
Un âge légal repoussé progressivement
Concrètement, l’âge légal de départ sera progressivement repoussé de 4 mois par an à partir de 2025, pour atteindre 65 ans en 2031. Une mesure d’économie indispensable selon l’exécutif, qui fait face à une explosion des dépenses liées au vieillissement de la population. »Travailler quelques mois de plus pour sauver notre système de retraites par répartition, c’est un effort raisonnable et juste », a plaidé la Première ministre devant une Assemblée nationale houleuse.Mais dans la rue, difficile de convaincre. « C’est une double peine pour les salariés qui ont commencé à travailler jeune et ont effectué des carrières longues et pénibles », s’insurge Force Ouvrière.
Journée de grèves et de manifestations
Dans la foulée de l’annonce, une puissante journée de grèves et de manifestations monstre a été observée dans tout le pays. A Paris, la CGT a revendiqué 400 000 manifestants selon ses estimations. Des heurts ont éclaté en fin de cortège entre les forces de l’ordre et des casseurs.
La Préfecture de police a fait état de 175 interpellations et de 27 blessés parmi les forces de l’ordre. »Le gouvernement est fourd aux revendications populaires », a dénoncé le leader de la CGT, appelant à une nouvelle journée de mobilisation la semaine prochaine.Avec cette réforme explosive, l’exécutif prend le risque d’un conflit social durable. Mais il se veut inflexible, martelant que « le statu quo n’est pas une option » pour préserver les retraites. Un bras de fer s’annonce dans les semaines à venir.